L’équili­bre géos­tratégique mon­di­al est désta­bil­isé par la recrude­s­cence des con­flits armés en Europe, avec la guerre en Ukraine, qui va entraîn­er un ralen­tisse­ment de la crois­sance économique mon­di­ale, dont la Polynésie ne peut être épargnée.

Alors que notre Pays tirait avan­tage de sa posi­tion géo­graphique et de sa sta­bil­ité poli­tique, pour dévelop­per les ressources du tourisme, la pandémie covid 19 a fait chuter bru­tale­ment son essor, dans le nou­veau con­texte défa­vor­able de flam­bée des prix, touchant les éner­gies et les pro­duits importés.

Ces dégra­da­tions de recettes vont accroître les dif­fi­cultés de finance­ment de notre sys­tème de pro­tec­tion sociale, dont les marges de manœu­vre pour lut­ter con­tre la pré­car­ité se lim­i­tent à des aides d’ur­gence, notoire­ment insuff­isantes, face aux pertes d’emplois ou à l’ab­sence de revenus.

C’est donc une action sociale de crise qui doit être réar­mée, en for­mant des entre­pre­neurs et des ingénieurs du développe­ment local, chargés d’aider à la créa­tion d’en­tre­pris­es et de coopéra­tives pour exploiter et dis­tribuer les richess­es du Pays.

C’est tout le sens du livre vert dif­fusé le mois dernier par le Haut-con­­seil du Tra­vail social, qui syn­thé­tise les pistes de “con­tri­bu­tion du tra­vail social col­lec­tif au développe­ment social”, pour inciter au renou­velle­ment de la for­ma­tion des tra­vailleurs sociaux.
Livre vert 2022 du tra­vail social — Min­istère des Sol­i­dar­ités et de la San­té (solidarites-sante.gouv.fr)

Rejoignant le pro­jet porté par l’IPF­SS, de for­ma­tion d’a­gents de développe­ment social local en faveur des com­munes, le livre vert reprend une for­mu­la­tion et une opéra­tionnal­i­sa­tion de la démarche :

“Le développe­ment social est une stratégie ter­ri­to­ri­ale qui con­siste à agir sur l’en­vi­ron­nement économique et social des per­son­nes, dans le cadre d’une con­cep­tion glob­ale, qui implique d’a­jouter aux dimen­sions de pro­tec­tion et de pro­mo­tion, la dimen­sion du pou­voir d’a­gir indi­vidu­el et col­lec­tif, afin que l’ac­tion sociale soit plus préven­tive, par­tic­i­pa­tive et inclusive.
(…) Le développe­ment social est une affaire col­lec­tive et n’ap­par­tient donc pas au seul tra­vail social, même si les tra­vailleurs soci­aux peu­vent y apporter une con­tri­bu­tion déci­sive.” (p.43)

C’est pourquoi le tra­vail social doit nouer des parte­nar­i­ats avec les autres acteurs insti­tu­tion­nels de l’ac­tion sociale, dès la for­ma­tion des futurs professionnels.

A titre d’ex­em­ple, les direc­tions; des affaires sociales, du tra­vail, de la san­té, de l’é­d­u­ca­tion, de la jeunesse & sports et des ressources humaines;  sont directe­ment con­cernées par cette collaboration.

Dans l’ob­jec­tif de for­mer au développe­ment social local, d’autres parte­nar­i­ats doivent notam­ment se nouer avec :
— le Syn­di­cat pour la pro­mo­tion des com­munes et son départe­ment for­ma­tion (SPC-PF),
— le Cen­tre de ges­tion et de for­ma­tion au ser­vice des col­lec­tiv­ités com­mu­nales de PF (CGF),
— la Cham­bre de com­merce des ser­vices et des métiers et son départe­ment for­ma­tion (CCISM),
— les asso­ci­a­tions des secteurs de l’en­tre­pre­nar­i­at ADIE, PRISM ou de l’é­conomie sol­idaire FACE.

Ce parte­nar­i­at pub­­lic-privé cofi­nancé par l’É­tat et le Pays, pour for­mer des entre­pre­neurs et des acteurs du développe­ment local, com­mande un change­ment de stratégie pour réarmer une action sociale de crise.

 

Richard Berteil
directeur IPFSS

 

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