Après des mois de réflexions et de négociations avec les instances concernées, au plan local et national, l’institut polynésien de formation sanitaire et sociale (IPFSS) désormais rattaché aux 60 établissements de la nouvelle filière formation Croix-Rouge compétence, entreprend depuis septembre 2023, à côté des formations en travail social, la mise en oeuvre des formations d’agents de développements locaux, à travers le brevet professionnel Jeunesse et sports (mention animation sociale) BPJEPS-AS et le diplôme d’Etat Jeunesse et sports (mention développement de projets, territoires et réseaux) DEJEPS-DPTR.
Ces formations BPJEPS-AS et DEJEPS-DPTR sont proposées aux personnels des associations de jeunesse, aux organismes œuvrant dans le champ de l’insertion sociale par l’économique et plus généralement aux entreprises relevant de l’économie sociale et solidaire.
Elles visent également les agents des fonctions publiques territoriale et communale pour “outiller” des professionnels capables d’accompagner la population, en fonction de leurs lieux de vie, dans les cinq archipels, pour créer des associations d’insertion, des coopératives de production et de commercialisation, des groupements basés sur l’économie sociale et solidaire, destinés à exploiter les ressources du fenua à l’aide de circuits plus ou moins courts.
Par ailleurs, poursuivant le même objectif de mettre à disposition des populations des agents capables d’aider à monter des projets, l’IPFSS travaille sur une formation innovante initiée par la mission d’aide technique Jeunesse et Sports (MAT-JS), de tuteurs de stages certifiés Jeunesse et Sports,
En effet, toutes les formations des personnels œuvrant dans le champ de l’action sociale, repose sur le principe de l’alternance entre théorie et pratique dont les quotas peuvent varier en fonction de la formation.
Le principe de l’alternance qui devrait être riche de l’apport des stages pratiques, dans des contextes souvent très différents des exemples théoriques et de la réalité vécue par les étudiants, est souvent entravé par le manque de tuteurs professionnels formés à l’organisation, au suivi et au transfert d’expérience.
A certaines exceptions notables, le manque de formation des tuteurs se traduit souvent par des conflits de légitimité personnels ou partagés, un manque de reconnaissance du principe d’alternance intégrative entre théorie et pratique, pouvant entrainer une désaffection pour la fonction essentielle de tuteurs.
Outre la rupture d’égalité selon la qualité des suivis, le manque d’une véritable formation des tuteurs permettant de créer un esprit de corps pour la recherche d’amélioration des pratiques de terrain, est hautement préjudiciable aux formations alliant théorie et pratique.
La possibilité d’octroi de subvention pour la formation des tuteurs, transmise par la MAT-JS, ouvre la voie à un travail de recherche passionnant sur la méthodologie de transferts d’expériences des tuteurs et plus généralement pour la qualité des formations dispensées au profit des populations accompagnées.