Le développe­ment social local (DSL) est une approche qui fait par­tie des cur­sus de for­ma­tion en tra­vail social, dont la mise en pra­tique par les ser­vices soci­aux est restée très longtemps mar­ginale dans l’hexa­gone ou dans les out­remers français. C’est pour­tant une manière de repenser l’ac­tion sociale dans le sens des besoins exprimés par la pop­u­la­tion d’un ter­ri­toire, lim­ité à un “bassin de vie”, en sou­tenant avec les acteurs publics et privés les pro­jets ini­tiés par les habi­tants, en fonc­tion des sit­u­a­tions locales.

Cepen­dant la thé­ma­tique du développe­ment local dépasse large­ment le champ du tra­vail social en Polynésie, qui reste cen­tré sur l’in­di­vidu ou la famille, sans abor­der le champ de l’é­conomie sociale et sol­idaire, qui est portée de façon dis­parate, par de nom­breuses ini­tia­tives privées, sous forme de fon­da­tions ou d’as­so­ci­a­tions, sou­vent très inno­vantes. Au côté de ces ini­tia­tives il appa­raît que le bon niveau d’in­ter­ven­tion pour la puis­sance publique soit celui des com­munes, pour par­ticiper au développe­ment local, à la con­di­tion qu’elles puis­sent for­mer leurs agents et en recruter, pour répon­dre aux besoins de sou­tien et d’ac­com­pa­g­ne­ment de pro­jets ini­tiés par des habi­tants, en sit­u­a­tion de précarité.

Le CNFPT ne s’y est pas trompé en pro­posant le 21 jan­vi­er 2021 un Webi­naire nation­al inti­t­ulé “Le développe­ment social, un enjeu d’ac­tu­al­ité” pour rap­pel­er les béné­fices soci­aux de la co-con­struc­­tion de pro­jets et les nou­velles dynamiques du développe­ment social local. Un enjeu qui était déjà présent en 2018, dans le cadre de la Stratégie Nationale de Préven­tion et de Lutte con­tre la Pau­vreté (SNPLP), où le développe­ment social local était plébisc­ité comme un des out­ils majeurs de lutte con­tre la pau­vreté et l’isole­ment social.

S’agis­sant des modal­ités de la for­ma­tion en Polynésie, le niveau et la durée seront arrêtés avec l’or­gan­isme fédérant 46 des 48 com­munes du Pays. Par­tant du principe que l’a­gent de développe­ment local a pour mis­sion la créa­tion, le développe­ment et le sou­tien de pro­jets locaux, à l’échelle d’une com­mune ou d’un quarti­er pour lut­ter con­tre la pau­vreté, la maque­tte péd­a­gogique met­tra l’ac­cent sur qua­tre grands thèmes :

  • la con­nais­sance de l’en­vi­ron­nement socio-économique polynésien
  • la méthodolo­gie de pro­jet appliquée aux entre­pris­es d’in­ser­tion dans l’économique
  • le pilotage tech­nique et financier d’une entre­prise à voca­tion sociale et solidaire
  • les tech­niques de médi­a­tion et de con­cer­ta­tion entre acteurs insti­tu­tion­nels et privés

Réservée dans un pre­mier temps à la Polynésie, cette for­ma­tion ambi­tionne de recevoir des agents des autres col­lec­tiv­ités français­es du Paci­fique, puis de nouer des parte­nar­i­ats avec d’autres écoles en sci­ences sociales des pays de la zone, pour une for­ma­tion inter­na­tionale d’a­gents de développe­ment qui prof­it­erait des approches Néo-zélandais­es ou Aus­trali­ennes du développe­ment social local. A ce stade, des con­ven­tions avec les uni­ver­sités du Paci­fique per­me­t­traient de créer en Polynésie un cen­tre de recherch­es sur les con­di­tions de développe­ment de l’é­conomie sociale et sol­idaire dans les pays de la zone.

Richard Berteil
directeur IPFSS

 

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